
Une récente publicité pour un fournisseur d’accès Internet appelé « 6G Internet » a été épinglée par les autorités pour information trompeuse. En effet, cette société laisse entendre à ses clients potentiels qu’elle leur fournirait une connexion Internet via le réseau 6G, encore inexistant à ce jour.
Cet exemple illustre parfaitement les dangers liés à l’utilisation abusive de termes techniques, qui peuvent induire les consommateurs en erreur.
Les ingénieurs se doivent de rester vigilants et de contrer ces pratiques douteuses.
L’affaire « 6G Internet »
D’après un rapport publié récemment, l’Autorité de régulation de la publicité au Royaume-Uni a exigé que la société « 6G Internet » cesse d’induire sa clientèle en erreur par le biais de campagnes publicitaires mensongères.
En effet, le nom de cette société laisse supposer qu’elle fournit un accès Internet via la technologie cellulaire 6G.
Or, comme tout spécialiste des télécoms le sait, les réseaux 6G n’existent pas encore à l’heure actuelle, la 5G étant toujours en phase de déploiement.
La société en question vantait également l’utilisation d’équipements Wi-Fi 6 offrant 40% de bande passante en pluscomparé au Wi-Fi 5. Difficile dans ce contexte de déterminer si le terme « 6G » fait référence à une future norme cellulaire ou à la 6ème génération de Wi-Fi.
Quoi qu’il en soit, le choix de ce nom prête à confusion et génère probablement un trafic important de la part d’internautes à la recherche d’informations sur les réseaux 6G.
Les dangers liés à l’utilisation abusive du jargon technologique
Cette affaire illustre les risques associés à l’utilisation abusive de termes techniques à des fins commerciales.
De nombreux exemples existent, comme l’ajout du qualificatif « intelligent » à des objets connectés basiques dépourvus d’intelligence artificielle réelle. Ou encore l’omniprésence du terme « cloud », simple synonyme d’Internet, dans les campagnes marketing liées à l’IdO.
Ces appellations trompeuses ne rendent service ni aux consommateurs ni aux ingénieurs. Les premiers sont induits en erreur, tandis que les seconds voient leur crédibilité entamée.
Pire, certains produits potentiellement dangereux arborent ces termes ronflants sans raison valable, au détriment de la sécurité des utilisateurs. Même dans le cas de produits inoffensifs, les consommateurs déçus se méfieront de ces mots-clés à l’avenir.
Que peuvent faire les ingénieurs ?
Il est vrai que l’utilisation abusive de termes techniques émane le plus souvent des départements marketing et commercial, sur lesquels les ingénieurs ont peu de prise.
Idéalement, les ingénieurs devraient pouvoir challenger les choix sémantiques de leurs collègues commerciaux lors des réunions stratégiques produit. Mais dans les faits, cet objectif est difficile à atteindre.
Heureusement, le cas de « 6G Internet » montre que les agences de régulation peuvent intervenir pour stopper les publicités mensongères les plus criantes. Reste que les ingénieurs se doivent de sensibiliser leurs directions aux risques d’une utilisation abusive des termes techniques à des fins marketing.
Conclusion
L’évolution permanente des technologies s’accompagne d’un foisonnement de termes techniques dont le sens peut échapper au grand public. Les entreprises se doivent de faire preuve de transparence et de clarté dans leur communication pour ne pas induire les consommateurs en erreur.
Les ingénieurs ont ici un rôle clé à jouer pour garantir que les innovations technologiques profitent à tous, sans abus de language.
Foire aux questions
Les sociétés doivent-elles nécessairement simplifier leur discours technologique?
Oui, il est crucial de vulgariser les aspects trop techniques des produits et services proposés, afin de garantir une bonne compréhension par le grand public. Le jargon professionnel peut créer une barrière.
Les ingénieurs sont-ils totalement impuissants face à ces pratiques?
Non, ils peuvent et doivent sensibiliser en interne sur les dangers d’un discours technologique obscur ou trompeur. Même s’ils n’ont pas toujours le dernier mot, leur expertise est précieuse.
Ces pratiques concernent-elles tous les secteurs?
Oui, l’informatique et les télécoms sont très concernés, mais également l’automobile, l’électronique grand public, la domotique, etc. Bref, tous les domaines innovants et technologiques sont potentiellement touchés.